DANS
LES JARDINS
du 28 mai
au 18
septembre
2011
Boulevard Poincaré
Jardin Botanique
METZ, Ville-Jardin, s’ouvre à l’art contemporain,
notamment avec le Centre Pompidou-Metz.
«L’Art dans les Jardins» vise à présenter une
série de sculptures monumentales d’artistes reconnus
dans un parcours reliant différents jardins du Centre ville.
Pour l’édition de l’année dernière, sept sculpteurs ont
présenté plus de 60 oeuvres dans les Jardins de l’Esplanade,
de Saint-Pierre-aux-Nonnains et du boulevard Poincaré.
L’édition 2011 se déroulera du 28 mai au 18 septembre 2011.
L’artiste invité est le sculpteur Christian Lapie.
L’exposition investira l’ensemble du boulevard Poincaré
à Metz, ainsi que le Jardin Botanique.
Sept oeuvres totalisant 24 figures seront présentées au public.
Originaire de Champagne, attaché à la terre dont il
est natif, Christian Lapie s’est tout d’abord appliqué
à développer une production plastique qui utilisait
notamment des matériaux naturels et qui tenait compte
de la mémoire d’un pays que l’Histoire n’avait pas
épargné.
Au tournant des années 1990, avide d’espace, il a porté
ses préoccupations sur le terrain symbolique de l’universel.
En quête d’un signe à même de l’identifier, il a fait le choix
d’une forme simple, évoquant la figure humaine sans la
caractériser, déduite de sa familiarité avec les arbres et de
leur capacité à suggérer un corps, voire une présence.
Non seulement cette forme sanctionne le rapport existentiel
que l’artiste a toujours entretenu avec la nature, mais elle
assure celui qui la regarde, quelles que soient son
histoire et sa culture, d’une lecture immédiate et sensible.
Extraites à la tronçonneuse de l’imposante masse de fûts
d’arbres que Christian Lapie choisit expressément pour
leur qualité hiératique puis traitées au feu, jadis à la
créosote, aujourd’hui à l’huile, ses sculptures gagnent
alors une dimension spectrale qui les font paraître
appartenir au plus lointain des âges.
Si elles sont toutes apparemment semblables, pas une
ne ressemble toutefois à l’autre, car il en est des figures
de l’artiste comme celles des hommes : leur morphologie,
leurs traits, leur épiderme les distinguent ; seul le peuple
qu’elles forment constitue un ensemble cohérent et unique.
Une forme de communauté singulière dont chaque
élément est à la fois la partie et le tout.
Aussi la façon dont Christian Lapie a d’assembler ses
sculptures en détermine-t-elle chaque fois le sens au
regard du contexte dans lequel il intervient.
Isolées, ses figures sont l’image absolue d’une présence,
par-delà toute considération native ou culturelle ;
en groupe, elles se font l’écho d’une mémoire.
Ici, la volonté d’une évocation ; là, le soin d’une
sublimation ; là encore, le fait d’une commémoration
Les figures de Christian Lapie sont chargées d’une double
dimension symbolique.
Extraites de grands et hauts troncs d’arbres, elles sont
l’expression de la vitalité de la nature dans toute sa
puissance créatrice.
L’oeuvre de Christian Lapie en appelle au mythe de
l’Homme dans toute la force de sa fondation et dans
toute la richesse de sa relation au monde.
À l’exemple d’un artiste comme Giacometti,
elle s’applique à situer l’Homme à la verticalité de l’être,
dans une posture toujours axiale, de manière à structurer
l’espace tout autour. De manière à configurer un espace
propre et autonome qui fasse écho au système sidéral dans
lequel il est inscrit.